Hommage à Pierre Larock
Une génération d’artistes, du 10 avril au 25 mai 2025


Hommage à Pierre Larock : une génération d’artistes
Du 10 avril au 25 mai 2025
Une nouvelle génération
À la fin des années 1980, Pierre Larock reprend la direction de la galerie familiale, fondée en 1924 par Katia Granoff. Femme de feu, Katia s’était imposée dans un milieu de l’art parisien largement dominé par les hommes, grâce à une immense force de travail et une foi indéfectible envers des talents souvent mal considérés. Lorsqu’elle passe le relais, son message est clair : « Maintenant, c’est toi, et ne tiens pas compte de ce que j’ai fait. » Remarquable confiance pour son neveu Pierre qu’elle encourage à imposer son propre style et à affirmer sa légitimité.
Son arrivée marque un tournant. Tout en poursuivant le travail entamé par sa tante, Pierre Larock affirme une vision résolument contemporaine et indépendante. Bien que la charge soit lourde, il est tout naturel que ses fils, Pierre et Marc, le rejoignent dans cette nouvelle aventure, héritiers d’une famille ukrainienne qui a toujours travaillé et vécu ensemble.
Cette exposition revient ainsi sur cette période charnière, en réunissant les œuvres d’artistes qu’il a contribué à faire connaître, défendre ou redécouvrir : de Jean Messagier à Paul Rebeyrolle, d’Hans Hartung à Isabel Michel, en passant par Joan Miró ou Claude Bellegarde. Ces choix traduisent une démarche audacieuse : celle de se placer en dehors de toute mode.
Un engagement artistique et humain
Pierre Larock a su créer un univers singulier en tissant des liens durables avec les artistes qui lui sont chers. Si Katia a toujours privilégié l’art figuratif, qui l’émeut particulièrement, Pierre Larock se passionne pour une nouvelle génération d’artistes plus abstraits, souvent en lien avec la Nouvelle École de Paris. Ce mouvement artistique, né entre 1945 et 1965, a réuni des artistes venus de toute l’Europe, unis par leur rejet de l’académisme au profit d’une expression personnelle non figurative. Ces artistes ont pratiqué une forme d'art proche de l'abstraction pure dans les années où le régime nazi mettait au ban, sous le nom “d'art dégénéré”, les tendances modernistes. Des figures emblématiques telles qu’Hartung, Tal Coat, Bellegarde ou Miró ont été défendues avec conviction par Pierre Larock,
Les liens durables qu'il a forgés avec des artistes se ressentent encore aujourd'hui, avec des artistes tels que Lili Le Gouvello, Daniel Hourdé ou Isabel Michel, qui continuent de collaborer avec la quatrième génération de la galerie.
Pierre Larock, grâce à son regard résolument indépendant, s'est imposé comme un véritable visionnaire.