Thérèse Debains (1907-1974)
Thérèse Debains est une peintre française née en 1907. Élevée dans l’Île-de-France, elle en porte l’empreinte indélébile. Élève de l’Académie Ranson et découverte par Léopold Zborowski, Thérèse Debains se démarqua par un retour vers le post-impressionnisme et par son utilisation d’une gamme de couleurs claires, allant du rose pâle à l’orange vif. D’une grande délicatesse, l'œuvre de l’artiste est principalement constituée de portraits, de tableaux de fleurs ou encore de paysages et fût étonnamment ignorée.
Dès 1926, elle expose au Salon d’Automne, à la galerie Druet. Elle est également présente au Salon des Tuileries ainsi qu’au Salon des Indépendants.
Selon Gabriel Marcel, parmi les peintres, Thérèse Debains en est la plus sensible : “La sensibilité est ici à la faculté à vrai dire exceptionnelle, grâce à laquelle une certaine présence du monde est rendue discernable, faut-il dire au cœur ? Je pense plutôt à ce qui en chacun de nous, en certains moments privilégiés, conjoint le cœur et l’intelligence [...] Et c’est ainsi que dans une telle peinture, comme d’ailleurs dans certaines musiques auxquelles elle s’apparente, frémit un élément sacral diffus qui s’impose discrètement à nous dans une contemplation recueillie.” Et à Waldemar-George d’ajouter : “Thérèse Debains a la nostalgie des mondes imaginaires et des sites oniriques qui sont de véritables paysages intérieurs, ces paysages qu’on ne peut regarder qu’avec les yeux de l’âme. Le silence et la paix règnent dans ses natures mortes. Leur charme étrange et un peu inquiétant en fait des accessoires de vie d’un caractère fictif. Leur aspect énigmatique envoûte le spectateur.”
“Thérèse Debains peignait comme un oiseau chante. Des fleurs, des jeunes filles, des natures mortes, des enfants, des paysages, des marines. Ses tableaux sont de modeste dimension, mais quelle gamme délicate, quelle fine matité, quelle vie intérieure ! [...] Il me fallut même un certain courage pour exposer ces œuvres délicates au milieu du chaos régnant et des excommunions dont étaient frappées les esthétiques humanistes. [...] Hélas, j’ai eu la tristesse de perdre dernièrement cette amie et fus très émue d’apprendre qu’elle me léguait la moitié de son œuvre. Ma tâche n’est donc pas terminée et, Thérèse, cette âme pure mais blessée par la vie, avait sans doute prévu ma fidélité posthume, connaissant mon admiration pour sa peinture.” - Katia Granoff, Mémoires - Chemin de ronde, 1976.
Les œuvres de Thérèse Debains sont exposées à la Galerie Larock-Granoff depuis 1947.
Thérèse Debains, Nature morte aux coquillages, nd., huile sur toile © Sophie Labruyère