Valentine Prax (1897-1982)
Valentine Henriette Prax, née en 1897 à Bône (aujourd'hui Annaba, en Algérie), est issue d'une famille aux origines variées - catalane et sicilienne. Malgré cette richesse culturelle, Valentine se montre peu bavarde sur son Algérie natale, bien que le souvenir de la mer y reste ancré. Très tôt, elle rêve de quitter cette terre méditerranéenne pour rejoindre Paris, où elle aspire à devenir peintre. Après des études à l'École des Beaux-Arts d'Alger, elle vend les bijoux hérités de sa grand-mère et part pour la France. Valentine débarque à Paris en 1919. Là, elle loue un petit atelier rue Rousselet, dans un milieu artistique en effervescence. C'est ici qu’elle fait la rencontre du sculpteur Ossip Zadkine, avec qui elle se mariera en 1920. Cette rencontre propulse Valentine dans les cercles avant-gardistes de Montparnasse, où elle explore différentes influences artistiques, des cubistes aux fauves, et découvre les œuvres de Cézanne, Picasso et Braque.
Sous l'œil critique mais bienveillant de Zadkine, Valentine développe son propre style. Ses premières expositions lui valent des éloges pour sa fraîcheur et son authenticité. En parallèle, le couple découvre et s’installe à Caylus, un village du Quercy, où Valentine trouve dans la nature et la vie rurale une nouvelle source d'inspiration pour ses toiles.
Les années 1920 sont marquées par un succès grandissant pour Valentine. Elle expose en France et à l’étranger, et ses œuvres séduisent aussi bien les critiques que les collectionneurs. Cependant, la Seconde Guerre mondiale brise cet élan. Tandis que Zadkine fuit aux États-Unis, Valentine choisit de rester en France, où elle affronte seule les difficultés de l’Occupation, sauvant les œuvres de son mari tout en continuant de peindre. À la fin de la guerre, Zadkine revient en France, et le couple retrouve une certaine stabilité, bien que leur situation financière reste précaire. Valentine, de son côté, continue à peindre des œuvres empreintes de mythologie et de symbolisme, explorant des thèmes de liberté et de communion avec la nature. Elle connaît une reconnaissance continue, exposant dans des galeries à Paris, notamment à la galerie Granoff dès 1927, Londres et Bruxelles.
À partir des années 1950, Valentine s'investit dans la préservation de l'œuvre de Zadkine. Grâce à ses efforts, un musée consacré à son mari est créé à Paris, inauguré en 1982, un an après la mort de Valentine en 1981. Sa vie et son œuvre, profondément marquées par son lien avec Zadkine et son propre parcours artistique, demeurent aujourd'hui une source d'inspiration dans le monde de l’art.
Les œuvres de Valentine Prax sont exposées à la Galerie Larock-Granoff depuis 1927.
Valentine Prax, Sans titre (circa 1920), huile sur toile © Sophie Labruyère